Premier couplet :
"Moi je m'appelle Lolita, Lo ou bien Lola, du pareil au même"
Le "moi je" marque le côté nombriliste de l'adolescence. La façon que Lolita a de dire son nom est très enfantine. De plus, elle marque une pause en pronoçant son prénom (LO-LITA): "Attention, je ne suis pas seulement Lo la petite fille, mais Lolita et ce n'est pas pareil"
Extrait du livre de Nabokov : "Elle était Lo le matin, Lo tout court, un mètre quarante huit en chaussettes, debout sur un seul pied. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur le pointillé des formulaires. Mais dans me bras, c'était toujours Lolita"
Le vrai prénom est Dolorès, mais on lui attribue plusieurs diminutifs: Lo,Lola,Dolly,Lolita, qui correspondent chacun à une partie de sa personnalité: Lo et Lola pour la fille simple et innocente, Dolly pour les camarades de classe et Lolita pour les amoureux. Il semble que dans ce texte, Mylène met l'accent sur la relation de Dolorès donc d'Alizée avec les hommes puisque la phrase "Moi je m'appelle Lolita" est souvent répétée: Ici Dolorès est Lolita.
"Moi je m'appelle Lolita, quand je rêve aux loups c'est Lola qui saigne"
Traduction : quand je rêve aux hommes, une part de moi-même (la petite fille) a mal, refuse. Lola saigne: le sang de la défloration par l'homme (les loups). Lolita rêve aux loups, elle n'a pas d'amoureux, beaucoup de garçons lui plaisent. Pour Lolita autant que pour Lola, les hommes sont menaçants (loups), elle ne les connait pas bien, pour elle il n'y a pas d'homme en particulier, ce serait plutôt une "meute" d'homme. Il est important de noter que Lolita rêve aux loups, pour l'instant les hommes sont encores dans le domaine du fantasme, c'est un rêve qu'elle n'a pas concrétisé car les hommes ont un côté effrayant pour elle.
"Quand fourche ma langue, j'ai là un fou rire aussi fou qu'un phénomène"
"fourche ma langue": à double sens : en parlant (prononcer un mot à la place d'un autre) ou en embrassant un garçon. Prenons la seconde possibilité, Lolita embrasse les garçons (fait a priori mature) mais quand elle n'y arrive pas cela la fait rire : Lolita est légère, tout ça est un jeu, elle ne le prend pas au sérieux (c'est lola qui est encore en elle). Lolita ose, fait des choses, mais quand ça plante elle redevient Lola.
"Je m'appelle Lolita, Lo de vie Lo aux amours dilluviennes"
Lolita est "Lo de vie" : à double sens : Lo la fille pleins de vie ou l'eau de vie. Prenons la deuxième possibilité: Lolita est l'eau de vie, elle grise les hommes et les rend joyeux comme le vin le fait. Pire, tout comme l'alcool, Lolita peut devenir un vice dont on ne peut plus se passer. Lo a beaucoup de copains, elle varie, une vraie petite libertine mais attention c'est LO et non LOLITA donc on en déduit que les "amours dilluviennes" sont pratiquement platoniques.
Deuxième couplet :
"Moi je m'appelle Lolita, collègienne aux bas bleus de méthylène"
Ici on a le fameux fantasme des hommes: la petite collègienne qui parait toute sage dans son uniforme mais en fait qui ne l'est pas du tout...
"Moi je m'appelle Lolita, coléreuse et pas mi-coton, mi-laine"
Avec Lolita, il faut que ça bouge, mais toujours comme elle le veut car elle est coléreuse! On peut aussi comprendre en "mi-laine" le prénom Mylène : et oui Alizée (alias Lolita)n'est pas la "mini mylène" comme certains l'ont surnommé mais c'est Alizée tout court.
"Motus et bouche qui n'dis pas à maman que je suis un phénomène"
Motus et bouche cousue! Maman ne doit pas savoir que je suis un phénomène". Cette phrase souligne le côté enfantin de Lolita, d'une part avec l'expression du début puis également par la peur de la mère. "Je suis un phénomène" = "je suis une lolita, une ado aguichante, je joue à la grande" mais maman ne doit pas être au courant.
Refrain :
"C'est pas ma faute"
Phrase d'autodéfence, il semble que Lolita éprouve le besoin de se justifier comme si elle avait fait une bétise! Lolita aguiche les hommes et elle le sait ("je suis un phénomène") mais apparemment elle ne le fait pas exprès. Beyond her control? Lolita sait ce qu'elle fait mais il semble qu'elle ne contrôle pas tout alors avec cette prase infantine, elle se cache derrière Lola pour rappeler qu'elle n'est pas encore adulte. Cette phrase peut être aussi bien destinée aux hommes (elle se sent perdue par rapport à ce qu'elle a provoqué chez eux) ou à sa mère.
"Et quand je donne ma langue aux chats je vois les autres tout prêts à se jeter sur moi"
C'est selon moi la prase la plus osée qu'ait écrite Mylène dans toute sa carrière. Première interprétation : "quand je ne sais plus ce qu'il faut que je fasse et que je suis allée trop loin, les autres se rendent compte que je ne faisait que jouer et m'en veulent". On peut comprendre cela seulement à l'écoute car on peut voir que "aux chats" est au pluriel. A partir de là on peut comprendre : "quand j'embrasse les hommes, les autres hommes voudraient que je fasse la même chose avec eux" ou alors "quand j'embrasse les hommes, je sais que ma mère/mes parents vont m'engueuler" ou encore et cette interprétation n'engage que moi "quand je pratique une fellation ( et pas toujours avec le même garçon) je sais que les autres ont envie que je fasse pareil". Cette interprétation a été faite par pure déduction que je n'expliquerai pas ici car je vous crois tout à fait capable de comprendre.
"C'est pas ma faute à moi, si j'entends tout autour de moi L.O.L.I.T.A, Moi Lolita"
"Hello Helli t'es ahhhh!" : "salut lolita, tu es super jolie" pour ne pas dire plus.
"Hello Helli t'es à moi Lolita" : tout le monde voudrait que lolita lui appartienne, que ça soit les garçons où sa maman (qui ne veut pas qu'elle grandisse)
NB : pendant le pont musical, Alizée répéte "LO-LI-TA" en boucle, comme pour symboliser l'envoutement de la lolita sur les garçons. On peut aussi comprendre "Loli t'a...": "je t'ai eu, maintenant je t'obséde".
Analyse deVeda.
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